Tôt dans la matinée, les employés du bureau de recensement arrivent dans la ville portuaire de Tirebolu, en Turquie. Les rues sont désertes et silencieuses. Il est évident que dans leur travail, les recenseurs ne pourront pas compter tous les habitants. En effet, des questions sur le passé de quelques-uns peuvent rouvrir certaines plaies. C'est le cas d'Ayse. Pendant cinquante longues années, afin de protéger son statut familial, cette femme est restée muette à propos de sa véritable identité. En vérité, Ayse était la fille d'une des familles grecques de la région de la Mer Noire évacuées en 1916. Son véritable prénom était Eleni. Après la mort de sa mère et de sa sœur due au froid et à la faim, elle a bravé toutes les tempêtes pour sauver sa vie et celle de son frère Niko, un enfant de six ans. Exténués, ils sont tous deux arrivés dans un village éloigné où ils furent recueillis par une famille turque. A travers l'amour que lui a prodigué Selma, la fille adolescente du couple, elle est parvenue à cicatriser le traumatisme dont elle a souffert.