Cérémonie familiale à Yokohama. C'est l'été. Certains traînent les pieds pour aller passer ce week-end chez les parents. Médecin à la retraite, retranché dans son bureau, le père ne cache pas sa réticence à accueillir enfants et petits-enfants, mais son épouse compense la froideur du vieux ronchon en s'activant sur les repas. Odeurs alléchantes en cuisine. La convivialité passe par les plaisirs de bouche. Défilent des radis blancs, carottes pelées, nouilles froides, anguilles, un porc assaisonné d'échalotes et de fèves vertes, des sushis, du thé froid... La mère peaufine ses tempuras de maïs frits : une recette qu'elle aimerait transmettre à sa fille. Qu'est-ce qui cloche ? Il manque un membre à la tribu. Le fils aîné qui devait reprendre le cabinet médical de son père est mort quinze ans plus tôt en sauvant un gamin de la noyade. C'est en son honneur que l'on se réunit là chaque année, mais cette absence pèse. Le père n'a pas digéré ce deuil brutal, le second fils se sent mal aimé. Ses parents déplorent ses choix : travail aléatoire, refus de s'acheter une voiture, mariage avec une veuve flanquée d'un garçon. Epouse d'un type assez falot, la fille est plus sensible à son confort qu'aux sentiments. Elle rêve de récupérer la maison parentale pour s'y installer.