Johnny, Sarah et leurs deux filles, Christy (11 ans) et Ariel (7 ans) se présentent à la frontière canado-américaine comme de simples vacanciers. Il faut beaucoup de bonne volonté aux services de l'immigration pour ne pas se rendre compte qu'ils viennent aux Etats-Unis pour s'y installer. Leur objectif, c'est New York, où Johnny compte bien monnayer ses talents d'acteur. Il y a urgence, car leur mise de fonds initiale est minimale. A Manhattan, l'appartement où ils s'installent est un invraisemblable taudis livré aux pigeons, tout en haut d'un immeuble décrépit peuplé de junkies et de travelos. Ils se mettent à l'ouvrage sans tarder et tentent de se faire une place dans la ville la plus frénétique et la plus déjantée du monde. Rien n'est facile pour Johnny, qui plaît aux directeurs de théâtre mais ne peut leur cacher que, pour une obscure raison, il a perdu l'étincelle. Sarah, pour sa part, oublie sa prétention à enseigner et sert chez un glacier voisin. Les filles fréquentent l'école catholique du quartier. La vie s'organise dans l'étrange édifice, où chaque jour ils passent devant une porte graffitée d'un « keep away » hostile. Derrière le battant, des cris rauques et sauvages se font entendre à tout bout de champ. Dans les souvenirs de Christy, l'endroit sera toujours « la maison de l'homme qui crie »...